📸 Photo: (Credit Lian Benoit)
L’École Socrates-Démosthène est fière de vous présenter une de ses finissantes de Socrates II au nom de Cassandra Kouremenos – Kallitechnis.
Cassandra nous a partagé son parcours après notre école, l’impact de son passage à notre école sur sa vie et bien d’autres choses.
Pour en savoir plus sur notre artiste, nous vous invitons à lire ci-dessous cette entrevue.
1. Parlez nous un peu de vous !
Je m’appelle Cassandra Kouremenos. Je suis une Montréalaise d’origine grecque, née et ayant grandi à Park Extension (et je viens de déménager à Los Angeles). Je suis un artiste indépendante, chanteuse et un auteure-compositrice professionnelle.
2. En réfléchissant à votre passage à l’École Socrates-Démosthène, comment pensez-vous que l’école a façonné votre croissance personnelle, académique et professionnelle ?
Être étudiante à Socrates II a réellement défini la personne et l’artiste que je suis aujourd’hui (ce qui est assez surprenant à admettre car il semble que mon séjour là-bas était il y a si longtemps). Je pense que ce qui a fait de Socrates un lieu si inspirant, c’est qu’il m’a appris dès mon plus jeune âge que je pouvais être un peu de tout. Cela a encouragé cette identité hybride qui, dans ma vie d’adulte, est devenue un super pouvoir. Socrates II était un espace sûr pour être soi-même, peu importe si tu t’exprimais en grec, en anglais, ou en français, peu importe si tu aimais la danse grecque, si tu jouais des pièces de théâtre, si tu récitais de la poésie, si tu aimais les histoires anciennes, chantais des chants de noël, si tu jouais à la recréation du foot, baseball ou des élastiques. Il y avait tellement de possibilités. C’était rassurant de pouvoir développer ma confiance en moi et ma personnalité à travers ces différents mediums. Ce n’est pas anodin qu’aujourd’hui, en tant qu’artiste professionnelle, je suis sereine lorsqu’il s’agit de porter plusieurs chapeaux en tant que créatrice à temps plein.
3. De nombreuses personnes qui réussissent attribuent leurs réalisations à des enseignants ou à des mentors spécifiques. Y a-t-il des enseignants ou des mentors à l’École Socrates-Démosthène qui ont joué un rôle important dans votre développement, et comment vous ont-ils inspiré ou guidé ?
Quelques enseignant-e-s me viennent à l’esprit. Il y avait Madame Marina qui m’a enseigné en première année. Elle était si gentille et encourageante. Je l’ai d’ailleurs rencontrée dans la ville des années plus tard et honnêtement, elle n’a pas du tout changé ! Une autre enseignante qui m’a beaucoup marquée est Madame Marie-Alixe. Elle est polyvalente, artistique et musicienne. J’ai adoré la façon avec laquelle elle incorporait les enseignements traditionnels et la créativité dans ses cours. En fin de compte, j’ai même suivi des cours de piano avec elle quand j’étais au secondaire. Il y avait aussi un de mes enseignants de grec, Kyrio Kosta. Il était tel une lumière dans la classe. Il avait un grand sens de l’humour et c’était véritablement une bonne personne. Il m’a laissé une impression très positive, ainsi qu’aux autres étudiants.
4. Passer de l’école à une carrière dans l’industrie musicale peut être difficile. Comment vos expériences et vos cours à l’École Socrates-Démosthène vous ont-ils préparé aux défis que vous avez rencontrés dans la poursuite de votre passion pour le chant et l’écriture de chansons ?
Être à Socrates II m’a appris à avoir confiance dans tout ce que je choisis d’entreprendre. Aux côtés de mes parents qui m’ont toujours soutenu en tant qu’individu, peu importe ce que je fais. Socrates a été un endroit où j’ai bâti ma confiance dans de nombreux domaines. J’ai toujours su que je pouvais faire une différence dans le monde de différentes manières. Je ne l’avais pas envisagé au début, mais j’ai toujours su au fond de moi que je pouvais faire carrière dans la musique. Je pensais que c’était improbable, mais c’était encore une pensée persistante. En tant que jeune adulte, après avoir complété un baccalauréat en psychologie à McGill et ne me sentant pas entièrement aligné sur cette voie, j’ai décidé de me donner la chance de faire de ma vie musicale une réalité.
5. Montréal est connue pour sa riche diversité culturelle. En tant que grecque, comment pensez-vous que votre origine culturelle a influencé votre art, et avez-vous incorporé des éléments de votre héritage dans votre musique ?
La principale manière dont j’intègre mon héritage culturel dans ma musique est à travers mon nom d’artiste : KALLITECHNIS, qui se traduit en gros par « maître de l’artisanat ». C’est une façon de toujours emporter mon appartenance ethnique avec moi, partout où je vais.
6. En quoi pensez-vous que le fait d’être multilingue, une caractéristique souvent favorisée dans les écoles trilingues comme L’École Socrates-Démosthène, a été un atout dans votre carrière musicale, en particulier dans une ville diversifiée comme Montréal ?
Je pense que cela m’a permis d’être compétente en tant qu’auteure-compositrice. Lorsque vous étudiez 3 langues, vous devenez inévitablement fasciné par les mots, la linguistique et toutes les différentes façons dont vous pouvez exprimer une chose. Mon travail consiste en cela : je recherche constamment les différentes manières de capturer des émotions humaines, communes à tous.
7. L’industrie musicale peut être compétitive et exigeante. Pouvez-vous partager quelques moments ou expériences qui ont mis à l’épreuve votre persévérance, et comment avez-vous surmonté ces défis ?
L’un des moments les plus difficiles s’est produit en 2018 lorsque, un an seulement après le début de ma carrière musicale, on m’a offert une opportunité de dernière minute de jouer à OSHEAGA (le plus grand festival de musique au Canada). J’ai été frappée par le plus grand cas de syndrome de l’imposteur. Je ne me sentais pas préparée, j’étais terrifiée et indigne, mais je savais aussi que c’était le moment où je devais me présenter au public, sortir de ma zone de confort et surtout, faire de mon mieux. Et c’est exactement ce que j’ai fait. C’était un spectacle déterminant dans ma carrière et qui m’a propulsé. Des années plus tard, je me rends compte que ce stress continue d’arriver. Il y aura toujours des moments où vous penserez que vous n’êtes pas assez bon. Mon conseil est que si ce que vous allez faire est en accord avec votre vision et à vos aspirations, faites-le et vous serez surpris par vos performances ! Nous avons tendance à nous sous-estimer dans les situations stressantes et nous avons tendance à penser à toutes les façons dont nous pouvons échouer, alors que nous pouvons plutôt imaginer toutes les façons dont nous pouvons réussir ! Je préfère investir mon énergie dans ce dernier !
8. En tant que modèle pour les artistes en herbe, quels conseils donneriez-vous aux étudiants actuels de l’École Socrates-Démosthène qui poursuivent peut-être leurs propres rêves dans les arts ou dans d’autres domaines ?
L’ÂME AVANT L’ÉGO. Assure-toi que peu importe ce que tu fasses, que ça te satisfasse toi en priorité. Demande-toi si tu le fais parce que ça te rend heureux. Les carrières les plus durables et épanouissantes sont celles pour lesquelles on est intérieurement motivé. Si nous recherchons constamment une validation de l’extérieur, c’est une spirale sans fin vers l’insatisfaction. Il y aura toujours quelque chose ou quelqu’un qui exigera notre attention.
Tu dois le faire parce que ça te passionne ! Ce n’est que si cela remplit TON ÂME que tu pourras alors être au service des autres.
9. Compte tenu de votre succès, vous disposez probablement d’un public mondial. Comment parvenez-vous à maintenir un lien avec vos racines grecques tout en faisant appel à une base de fans internationale diversifiée, et que signifie pour vous de représenter la communauté grecque sur la scène mondiale ?
En fait, j’essaie de créer un pont entre les deux cultures. Pour l’instant, je n’ai incorporé le grec que dans une seule de mes chansons. À l’avenir, j’adorerais collaborer avec davantage d’artistes grecs. J’aimerais aussi passer quelques mois en Grèce l’année prochaine pour travailler à l’écriture et à la production d’un projet complet inspiré par cette culture. Inévitablement, j’aimerais aussi y tourner des clips vidéo. Je souhaite transférer une partie de ma connexion profonde avec la culture grecque dans le monde du R&B alternatif, du pop et de la soul, qui sont mes registres actuels. Je pense que fusionner tout cela de façon appréciable et compréhensible par tout le monde sera un défi que je suis prête à relever. Cela me semble être la prochaine étape logique de mon parcours créatif.